Considérez le biologique, privilégiez le local

L’importance d’une saine alimentation sans intrant chimique nous concerne tous. C’est un sujet actuel qui fait débattre sur lequel nous avons eu le désir d’écrire. En particulier, nous aborderons la question de la supériorité des aliments biologiques face aux choix conventionnels pour remettre certaines pendules à l’heure.

C’est assez connu que la demande des produits biologiques est en partie encouragée par les perceptions des consommateurs que ces aliments sont plus nutritifs. Dans le passé, et encore de nos jours, les médias se sont jetés sur les études scientifiques concluant que les aliments biologiques n’avaient aucun avantage nutritionnel significatif.Pourtant, lorsqu’on regarde en détail  ces mêmes recherches, on tombe souvent sur des biais d’intérêts à différents niveaux tels que les sources de financement ou les implications des chercheurs dans des grandes firmes alimentaires. Intuitivement, il est plutôt clair que les méthodes biologiques sont souhaitables pour un bon nombre de raisons. Il semblerait que les études indépendantes comme celle qui suit soient moins médiatisées.

 

343 ÉTUDES LE CONFIRMENT

Une récente méta-analyse publiée dans le British Journal of Nutrition a regardé 343 études individuelles qui portaient un regard sur les différences entre les aliments produits conventionnellement face à ceux qui respectaient les normes biologiques. C’est une étude de choix qui nous permet de garnir nos connaissances sur le sujet. Qu’en est-il des résultats ?

Les aliments biologiques contenaient des taux plus élevés d’antioxydants – tels que les acides phénoliques, les flavonoles et les anthocyanines. Les consommer pourrait augmenter de 40% le nombre d’antioxydants d’un inidividu1

De temps à autre, les dialogues populaires nous rappellent l’importance des antioxydants dans notre alimentation. En réalité, on peut appeler les antioxydants des plantes des ‘’pro-oxydants’’ qui stress doucement notre corps2. Plutôt que de nous tuer, ces composés peu absorbés exercent un stress sur nos capacités de défenses internes et stimulent une réponse adaptative par celles-ci. Ce qui nous rend en meilleure santé, plus fort, et allonge notre durée de vie.

Un bon exemple à considérer est celui des pousses de brocoli. Comme les autres crucifères, elles contiennent des antioxydants portant le nom sulforaphane. Puisque les sulforaphanes sont de légers oxydants, nous devrions techniquement les éviter. Pourtant, les études scientifiques démontrent qu’à l’opposé, ils réduisent le stress.

Quand les sulforaphanes entrent dans les vaisseaux sanguins, ils stimulent le relâchement d’une protéine la NrF2. Cette protéine, qu’on qualifie parfois de ‘’régulatrice de l’âge’’ par certains, est responsable d’activer près de 200 gènes. Ils incluent des gènes qui produisent des antioxydants endogènes, des enzymes, qui métabolisent les toxines internes, des protéines pour excréter les métaux lourds et des facteurs qui augmentent la destruction de tumeurs3,4. Certains scientifiques affirment maintenant que les antioxydants conteraient parmi les raisons majeures pour lesquelles nous avons besoin de manger des plantes.

La découverte d’une composition 40% plus élevée en moyenne d’antioxydants dans les plantes de sources biologiques est par conséquent importante !

En plus de retrouver davantage de composés bénéfiques dans les aliments biologiques, les chercheurs ont confirmé l’occurrence accrue de résidus de pesticides sur les aliments conventionnels. En fait, on en retrouvait jusqu’à quatre fois plus avec des plus hauts taux de cadmium. Il s’agit d’un métal lourd hautement toxique, classé comme cancérigène de groupe 1 par l’OMS, avec à ses côtés le benzène et le formaldéhyde. Le cadmium s’accumule dans le corps en particulier dans les reins et le foie.

 

DAVANTAGE DE RAISONS POUR MANGER BIOLOGIQUE 

Les aliments provenant d’agricultures intensives sont généralement plus pauvres en nutriments. C’est un fait assez accepté qui serait dû à la perte des vitamines et minéraux suite à l’utilisation abusive des terres. Par exemple, autour de 10 fois plus de blé est maintenant cultivé dans la même superficie qu’il y a une centaine d’années. Le blé d’aujourd’hui contient 6 % de protéines totales, face au 12-14% 100 ans plutôt. Les éléments en traces sont similairement plus bas lorsqu’on pratique les cultures de croissance à forts rendements.

Les engrais modernes n’apportent pas une constance significative d’éléments minéraux en traces. Une centaine d’années auparavant, c’était les différents types de fumiers qui étaient employés comme fertilisants. Aujourd’hui, les produits fertilisants chimiques sont utilisés, mais ceux-ci contiennent principalement de l’azote, du potassium et du phosphore. Les nombreux autres éléments en traces s’avèrent manquants.Ces manques contribuent à la décroissance des minéraux présents dans les sols et donc dans les aliments en provenance de ceux-ci. Les aliments biologiques sont généralement plus riches en minéraux, parce qu’ils sont cultivés dans les sols de meilleure qualité avec des méthodes d’agriculture également supérieures.

Les pesticides réduisent la qualité des sols. Les pesticides ont pour but premier de tuer les microorganismes qui sont nécessaires pour rendre biodisponibles les minéraux et les nutriments aux plantes. L’un des résultats est une valeur nutritive finale réduite. Plusieurs pesticides ont comme mécanisme d’action la capacité de remplacer ou retirer les minéraux à l’extérieur des plantes pour les tuer. Elles meurent de malnutrition. Ces mêmes mécanismes d’actions peuvent prendre place en nous lorsque nous consommons des résidus de pesticides. Comme les études nous le confirment, les pesticides sont souvent toxiques et taxent nos systèmes. Ils contiennent des métaux lourds comme le plomb, l’arsenic et le mercure, qui se bio accumulent en nous si nous n’avons pas les ressources nutritionnelles pour les détoxifier. En fait, certaines polymorphismes génétiques affectent sérieusement nos capacités à gérer ces composants, tel que nous l’affirme le Dr. Ben Lynch : «A polymorphisms of homozygous A1298C makes it nearly impossible to eliminate chemicals and toxins without specific nutritional support combined with lifestyle and dietary changes6».

Les transports de longues distances affectent la quantité de nutriments dans un aliment. Plusieurs aliments nous proviennent de milliers de kilomètres de chez vous et même de l’autre bout de la planète ! En moyenne, ils passent une semaine en transit avant d’arriver à vous. À cause de ce délai, les fruits et légumes sont souvent cueillis avant leur plein potentiel de croissance. On prévient alors l’accès complet aux nutriments tel que la vitamine C5. Depar le temps qu’un aliment en provenance de l’étranger arrive à votre bouche, un total de 47% des nutriments peut être perdu, comme cette étude a trouvé après seulement 8 jours dans le cas d’épinards7.

Le problème avec le fait d’acheter trop d’aliments en provenance de l’étranger tient du fait que dès le moment où ils sont amassés, ils détériorent en qualité. Cette étude8a analysé le contenu en vitamine C des brocolis locaux en mai et en provenance de l’étranger en automne. Le résultat? Les brocolis de l’étranger avaient la moitié de la vitamine hydrosoluble des légumes locaux. Sans exposition à la photosynthèse, plusieurs végétaux perdent leurs nutriments rapidement. La majorité des méthodes modernes que nous utilisons pour obtenir nos aliments en provenance de l’étranger ne sont pas optimales pour maintenir leur qualité.

D’autant plus que ce n’est pas toujours aussi rose qu’on aimerait ou que l’on puisse se faire croire. Même les produits frais du marché sont pour beaucoup cultivés en utilisant certains intrants chimiques. Si vous voulez valider, demandez aux producteurs que vous connaissiez. La meilleure solution n’est pas nécessairement dans une seule approche. Peut-être qu’une approche sensée pour ceux qui n’ont pas les moyens d’opter uniquement pour des aliments bios se trouvera dans un mélange d’aliments conventionnels qui contiendraient peu d’intrants chimiques (https://www.ewg.org/foodnews/clean_fifteen_list.php), avec d’autres locaux et des bios?

De votre côté, vous pensez quoi de cet article sur les différents aliments qu’on retrouve sur le marché? La méta-analyse vous rassure-t-elle? Quelle est votre approche pour vos achats alimentaires ces temps-ci?

INCLURE SIGNATURES DES AUTEURS

 1http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Higher+antioxidant+and+lower+cadmium+concentrations+and+lower+incidence+of+pesticide+residues+in+organically+grown+crops%3A+a+systematic+literature+review+and+meta-analyses

2http://nautil.us/issue/15/turbulence/fruits-and-vegetables-are-trying-to-kill-you

3http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2679427/

4http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4757558/

5http://news.psu.edu/story/211232/2005/03/18/storage-time-and-temperature-effects-nutrients-spinach

6http://mthfr.net/homozygous-a1298c-heavy-metals/2011/11/17/

7 http://ucce.ucdavis.edu/files/datastore/234-17.pdf

8 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17852499